Château de la Gaude : l’art comme signature

Une invitation à goûter l’esthétique, ce choix s’avère assez légitime…

Les lieux ne sont-ils pas d’un raffinement exquis ? La bastide du XVIIIème siècle, classée monument historique, a conservé son charme d’antan, avec parquets à l’ancienne et moulures au plafond. Quant aux jardins à la française, ils prolongent la terrasse pour offrir une perspective impressionnante sur la campagne environnante et la Sainte-Victoire. Et ce, sous l’oeil vigilant des chiens marins qui semblent garder les allées de buis. Ces statues côtoient les vases, fontaines, bancs de pierre, et autres vestiges d’un passé glorieux dont le charme ne le cède qu’à la délicatesse.

Un réaménagement des espaces qui allie le beau au fonctionnel

Dans ce domaine, tout est élégant et le Studio Fremont en charge de restaurer les lieux a su garder l’âme de la propriété devenue hôtel cinq étoiles. L’actuel restaurant « La Source » tient son nom des eaux souterraines qui alimentaient jadis les jardins et le quartier des Pinchinats. Aujourd’hui, cette eau naturelle coule le long des murs et baigne un coin de la salle d’une douce lumière qui se diffuse, soulignant par là-même la pureté des voûtes. Pour cette rénovation, l’accent a été mis sur l’utilisation ou la préservation de beaux matériaux : pierres de Rognes, barriques du chai en bois de chêne, cuves de vinification en acier, dotées d’un revêtement en inox poli et de plateformes en verre. Au château de la Gaude, la recherche de l’esthétique devient une éthique, au coeur même des détails…

Quand l’art sculpte nos pensées …

Les sculptures monumentales de Philippe Pasqua sont disséminées dans la propriété, avec les autres oeuvres d’art : il y en a partout ! Tandis que les toiles de Robert Combas ornent les murs du restaurant « Le Art », le « Lilicoptère » ouvre l’espace « lounge » du « Kaiseki ». Est-ce cette omniprésence des oeuvres qui incite les chefs à présenter artistiquement les mets, qu’il s’agisse des plats de sushis ou des assiettes plus sophistiquées de ce restaurant gastronomique japonais ? Dans la tradition nipponne, notamment lors des cérémonies du thé, le convive admire d’abord la porcelaine avant de goûter au breuvage. L’installation de l’hélicoptère rose de Joana Vasconcelos au milieu du « Kaiseki » relève-t-elle de cette coutume ? Pour voir toutes les oeuvres, le visiteur se fera une joie d’arpenter le domaine ou la pinède. Le propriétaire des lieux, un esthète familier des galeries, permet ainsi à l’amateur d’art de se faire plaisir, à quelques dizaines de minutes seulement du centre-ville d’Aix.