Château d’Astros, la douceur de vivre

En arrivant face au portail monumental gardant l’allée majestueuse de platanes centenaires, on est surpris par la quiétude des lieux et cette nature qui semble assoupie, à l’abri, préservée. En effet sur les 680 hectares qui forment ce domaine varois d’exception, moins d’une centaine sont destinés à la culture, entre vignes et vergers. Actuellement 11 hectares sur les 80 destinés aux raisins sont en jachère pour sept ans, un repos nécessaire pour ressourcer les sols avant de nouvelles plantations. Pour lever le voile de 8 siècles d’histoire, nous avons rencontré Morgane Folliot, notre interlocutrice. « Outre quelques vestiges romains, tout commence vraiment avec les templiers dont les premières traces remontent au XIIIème siècle. Ils érigent une ferme qui sera transformée en commanderie par les Chevaliers de Malte au XVIIème. Astros a toujours accueilli le sacré au travers de différents lieux de spiritualité comme celui de la chapelle Saint Lambert datant du 17ème siècle. Elle porte en elle toute une légende autour de notre source « miraculeuse ». Au XVIIème siècle l’évêque Lambert de Baudouin, s’arrête à Astros alors qu’il se rend aux îles de Lérins pour soigner sa maladie de peau. Il demande le gîte à l’ermite vivant ici et se baigne dans la source du domaine. La légende dit qu’il est en ressorti guéri, et a ainsi pu reprendre ses fonctions. » ce lieu enchanteur réunit ce que la Provence peut offrir de merveilleux : deux aqueducs, des arbres remarquables, une histoire épique traversant les siècles et une nature apaisante.

« Astros est un lieu qui se ressent, où tous les sens sont sollicités. Bien sûr, le visuel est magnifique mais il y a aussi une biodiversité extraordinaire, le chant des oiseaux et des insectes, une flore comptant beaucoup d’espèces typiques du Var, et des odeurs envoûtantes de menthe sauvage fraîche, d’oliviers, d’origan, de garrigue, de pins et de thym. » Un écosystème riche et un cadre de vie sur lesquels veillent précieusement les 7ème, 8ème et 9ème générations de la famille Maurel, avec un véritable engagement transmis depuis 1802. « Tout provient du sol. On dit souvent que plus le sol est vivant, plus la vigne pourra s’épanouir et le raisin sera de qualité. Nous effectuons donc un travail sur le long terme pour que les vignes aient un système immunitaire sain avec des racines profondes et un écosystème riche autour d’elle. La famille Maurel a fait le choix de ne cultiver que 10% de la propriété, en pleine nature. La rivière de l’Argens baigne le domaine et les bois, permettant d’amener des espèces qui profitent à tout l’écosystème, au développement de la vigne, ainsi qu’à celui de nos 10 hectares de pommiers. La préservation de la planète est une préoccupation qui commence par ceux qui travaillent la terre. Pour Bruno et Bernard Maurel, la préservation de la nature est essentielle. »

Astros est également célèbre pour avoir servi de décor au film Le Château de ma mère, d’Yves Robert. Marcel Pagnol et Astros, un rêve et un film inscrits dans l’imaginaire collectif du patrimoine provençal. « Au-delà de Marcel Pagnol, on retrouve à Astros cet imaginaire de l’enfance. C’est une des raisons pour laquelle Yves Robert l’a choisi pour tourner le Château de ma mère. Les gens sont attachés à ce lieu, ils y ont des souvenirs typiques de l’enfance provençale merveilleuse, de cueillettes, de balades à vélo pour aller chercher l’eau à la source. Il y a une continuité. Ils y viennent maintenant avec leurs enfants et petits-enfants. C’est vraiment un lieu familial qui marque la mémoire. » Marcel Pagnol n’a jamais vécu ici, mais à la Buzine, à la Valentine près de Marseille. Yves Robert est tombé amoureux d’Astros et a demandé à à la famille Maurel l’autorisation de tourner ici. Il y retrouvait toute la nature provençale avec cette garrigue présente dans les collines du Garlaban, ces grands pins majestueux, et ce château de conte de fée provençal. »

Inspiré des villas toscanes, le château a été construit en 1860 et incarne parfaitement l’écrin du Château de ma mère que rêvait Yves Robert. « Il se visite exceptionnellement au moment des journées de l’œnotourisme organisées avec nos partenaires de la Dracénie et du CIVP mi-octobre. C’est le seul moment où les visiteurs sont invités à découvrir l’immense coupole dont on peut voir les reproductions au caveau. »