Domaine de l’Anglade, la nature en majesté
Isabelle Dert Bono
Ici la nature compose librement sa partition. Celle des chênes et oliviers centenaires caressés par le vent, des cannes chantant leur symphonie particulière de percussions claquantes, celle fredonnée par les vignes murissant au soleil, enrichie des sons de la riche faune présente sur le domaine (bernaches, cygnes, et chevreuils). Une partition qui ne saurait être parfaite sans le murmure de la Méditerranée, berçant cette terre bénie des Dieux au cœur de la Provence.
De la confidentialité à la renommée
Milles nuances de bleus et de verts changeants, milles senteurs de fleurs et de garrigue, forment l’écrin enchanteur des cinquante hectares du Domaine de l’Anglade. Une fois n’est pas coutume, ce ne sont pas les vignes qui ont attiré la famille Van Doren sur cette terre varoise du Lavandou en 1925. Ce leader mondial a choisi l’Anglade pour les cannes de Provence, éléments indispensables à la fabrication des anches pour clarinette et saxophone. Confidentiel les premiers temps, le vignoble offre aujourd’hui des vins réputés et régulièrement récompensés, notamment grâce au souffle de modernité apporté par Sandrie De Matos, directrice générale. Le développement du domaine passe également par des propositions oenotouristiques et musicales soigneusement choisies pour s’inscrire au cœur de cette réserve naturelle.
Le choix assumé de l’IGP
Avec le Massif des Maures et la Méditerranée pour bordure, le terroir ne pouvait être qu’exceptionnel, unique. Les vignes croissent au rythme des saisons, bercées par la mer sur les dix-huit hectares labellisés HVE, Haute Valeur Environnementale. Loin des contraintes des appellations viticoles, les propriétaires ont fait le choix assumé de produire des vins IGP Vin de Pays des Maures qui leurs ressemblent. Neuf cépages composent la palette, dont le merlot et le cabernet sauvignon, uniques dans la région, donnent aux rouges toute leur élégance et leur puissance, le grenache et de la syrah, assemblage idéal pour des rosés frais et friands, ou encore du viognier pour des blancs tout en finesse où le fruit rencontre la minéralité. Une singularité aromatique accentuée par les notes d’iode déposées par le vent sur les raisins en pleine maturité, subtiles impressions restant en bouche, tel un souvenir capiteux gourmand et authentique.
Véritable passionnée de culture et de vin, rencontre avec Sandrie De Matos, directrice générale du domaine de l’Anglade.
Aujourd’hui certifié HVE, quel est votre prochaine étape pour le domaine ?
Nous allons continuer à améliorer nos pratiques agricoles en mettant en place de nouvelles initiatives de durabilité, en investissant dans des technologies vertes et explorer d’autres certifications environnementales, telles que la certification biologique ou la certification durable.
Partie inhérente de L’Anglade, qu’apporte le patrimoine naturel exceptionnel au vignoble ?
Il nous offre une grande variété de sols riches et une grande diversité de terroirs pour cultiver différentes variétés de raisins. Cela contribue à produire nos vins d’exception. Sans oublier la biodiversité importante sur le domaine qui participe au maintien d’un écosystème sain et équilibré.
Que voulez-vous insuffler ici ?
Une phase de modernité a été amorcée. Notre image de marque se renforce sur le territoire, les consommateurs sont de plus en plus attentifs aux efforts fournis par les vignerons. La certification HVE est la première étape.
Le bord de mer est-il lui aussi impacté par les changements climatiques ?
Tout comme les autres régions du monde, le bord de mer subi les changements climatiques. L’augmentation des températures, par exemple, peut entraîner des conséquences sur les écosystèmes côtiers. La proximité de la mer peut avoir un effet modérateur sur les températures, ce qui peut être bénéfique pour la culture de certaines variétés de raisins. La brise de mer peut contribuer à maintenir une bonne ventilation dans les vignes, ce qui peut aider à prévenir certaines maladies. Nous devons nous adapter.
Anticiper les évolutions, être à l’écoute des musiciens comme de la nature et de la vigne sur le domaine, est-ce une philosophie pour la famille Van Doren, propriétaire des lieux depuis trois générations ?
Dès 1925, la famille Vand Doren a renoué avec l’histoire de la musique et du vin en devenant propriétaire des lieux. La quête de l’excellence est l’une de leur grande valeur. Une philosophie de vie qui perdure encore aujourd’hui.
Partenaire du grand festival de l’anche à Hyères, le domaine accueille aussi Les Musicales dans les vignes cet été, la musique et le vin ont-ils des accords communs ?
Ces deux arts ont des similitudes en termes de caractéristiques, mais aussi au niveau sensoriel. La complexité, la texture, les émotions, les variations, les accords…un langage commun dans leur définition. Ils étaient faits pour cohabiter !
Qu’est-ce qu’un bon vin pour vous ?
Un vin équilibré qui doit nous faire plaisir, qui se partage entre amis, en famille pour ne garder que des bons souvenirs.