Marseille, sa côte bleue et ses calanques
LA GRANDE BLEUE, ENTRE CALANQUES ET CÔTE MARSEILLAISE
Un périple épique, Cassis à Martigues
par Anne Cécile Audra
La Côte Bleue, la bien-nommée, trace son linéaire entre criques, plages et échancrures littorales bordées de hautes falaises abruptes, les fameuses calanques. Du port de Cassis et son légendaire Cap Canaille, à Martigues, la Venise provençale, en passant par la cité phocéenne, la Côte Bleue se fait tantôt sauvage, tantôt habitée.
Les vieux hameaux de pêcheurs sont devenus au fil du temps des lieux de villégiatures prisés, avec leurs mythiques « cabanons », où l’art de vivre du Sud est magnifié. Les chanceux qui en possèdent un s’échappent aux premiers rayons de soleil, pour quitter la ville et se ressourcer, en famille, autour d’un apéro aux saveurs bien méditerranéennes et d’une partie de pétanque après la sieste. Loin du cliché, la vie s’écoule tranquillement, en toute simplicité et authenticité, ici sur la Côte Bleue.
Calanque Morgiou
« En Provence, le terroir est un savant mélange de soleil, de terres calcaires, de mistral et de savoir-faire. »
L’anse Méjean accueille les traces des premiers hommes préhistoriques, qui ont peuplé ces paysages. La vie s’est organisée autour de l’agriculture et de la pêche bien sûr ! Difficile d’accès parfois, ce littoral encore sauvage, se découvre formidablement bien grâce à la ligne de chemin de fer, ouverte entre Marseille en Miramas en 1915, pour désenclaver justement les villages littoraux. Accrochée à la falaise et surplombant la mer, elle offre aux voyageurs le loisir d’observer des panoramas à couper le souffle, sans manquer de tomber. Car si magiques soient elles, les calanques réservent aux randonneurs du dimanche, une escapade sportive, tant le calcaire des roches est coupant et abrupt. Attention à vos chaussures, sandales et tongs s’abstenir ! Interface entre terre et mer, lieu de vie d’innombrables espèces protégées, la Côte Bleue est un haut lieu de biodiversité mondiale, où couleurs et formes variées attendent le visiteur.
Oiseaux nicheurs ou marins, comme l’Aigle de Bonelli et le Gabian, reptiles, chauve-souris, gecko nocturne ou rainette méridionale, où que vous posiez les pieds, il y a la vie ! Les crêtes rocheuses et les éboulis calcaires accueillent des genêts de Lobel, du ciste cotonneux, du romarin ou encore la salsepareille. En mer aussi, vous serez éblouis par la diversité de la faune sous-marine, qu’il vous faudra découvrir en plongeant en bordure de côte. Surf sur la plage des Arnettes à Carro, paddle, balade palmée ou VTT pour les plus téméraires, ces balades littorales, vous donneront accès à des trésors parfois bien cachés. Après une escapade sauvage, vous pourrez continuer l’exploration par la visite du patrimoine architectural, sur terre comme en mer.
Si le Château d’If dresse sa célèbre silhouette au large de Marseille, il faut prendre le temps de découvrir d’autres bijoux : le Château Forbin et son jardin à la française, les Parcs Mugel et Pastré, la Fontaine de Voire, lieu mythique de la fondation de Marseille, les sémaphores de Callelongue et du Bec de l’Aigle. Et même plus insolite, pourquoi pas, la friche industrielle de l’Escalette. Vous ne pourrez pas résister non plus à une balade dans les hameaux des Goudes, de Callelongue, de Sormiou ou de Morgiou. Leurs noms sont mythiques et vous ne serez pas déçus du voyage, tant leur charme est intemporel. Vous l’aurez compris, la Côte Bleue vous émerveillera par sa richesse patrimoniale et son art de vivre. La Grande Bleue et Marseille en points de mire, pour terminer en beauté votre périple entre terre et mer, faites une pause gourmande, sur les marchés ou dans les petits ports. Vous goûterez aux saveurs locales, façon « retour de pêche » pour une soirée de farniente sur la plage au coucher du soleil.
Port de Marseille
Martigues – La Venise Provencale
Crédit photo : AOP Bandol