L’ART PREND L’AIR…

dans les vignes.

PAR FRANÇOISE SPIEKERMEIER - WWW. INSTAGRAM.COM/MY.FRENCHRIVIERA.PROVENCAL

Assoiffées de liberté, les oeuvres d’art vont conter fleurette à nos jardins. Suivons-les à travers un itinéraire original conjuguant art et art de vivre.

LE MUY –  La Venet Foundation, l’usine à sculptures conceptuelles.

Un jour de juin 1989, la main du destin guide les pas de Bernar Venet sur la commune du Muy. Résidant la majeure partie de son temps à New York, Bernar Venet recherche un hangar pour y entreposer ses oeuvres. Il tombe sur l’usine », un hangar de 1800M2 .Cet espace immense avec ses verrières, ses plafonds hauts et un sol renforcé, correspond exactement à ce qu’il cherche. Au bout de dix ans de travaux, le potentiel du lieu est entièrement réalisé. Là où des ouvriers usaient de leur force et de leur énergie créatrice pour imposer leur volonté à la matière, l’artiste prend le relai, perpétuant le labeur patient et obstiné des hommes. Toute revêtue de blanc, l’usine a conservé ses proportions industrielles : c’est là que naissent désormais des sculptures vertigineuses en acier Corten destinées à voyager un peu partout sur la planète. Certaines, exposées dans le parc de la propriété, dialoguent avec des oeuvres d’art conceptuel de sa collection personnelle, signées Sol LeWitt, Tony Cragg, Frank Stella, Richard Deacon, des grands noms de l’art du XXème siècle pour la plupart amis de Bernar Venet.

FLASSANS-SUR-ISSOLE – La Commanderie de Peyrassol, la plus importante collection d’art à ciel ouvert de France.

Suivez la balade « biodiversité entre vignes et forêt » : vous rencontrerez la fameuse tortue d’Hermann, les papillons citron de Provence et surtout soixante-dix oeuvres disséminées dans la nature, tels les drapeaux colorés de Michel Buren. Sur un contrefort du massif des Maures, ce domaine fondé à l’origine par les Templiers, acquis en 2001 par Philippe Austruy attire les amateurs de création contemporaine et d’art de vivre du monde entier. Depuis son ouverture au public en 2015, une étape de plus vient d’être franchie avec de remarquables acquisitions au sein de la Collection Philippe Austruy déjà riche d’une centaine d’oeuvres d’artistes majeurs : Daniel Buren, Jean Dubuffet, Niki de Saint Phalle, Bernar Venet, Dan Graham, Carsten Höller, Richard Long… Désormais, un espace d’exposition temporaire de 200 mètres carrés accueille une exposition annuelle, les artistes séjournent en résidence. Le parc de sculptures dans les vignes s’est métamorphosé, hissant Peyrassol au rang des plus prestigieux lieux d’art privés. Cette saison, l’artiste français Bertrand Lavier à l’honneur, présentera d’avril à novembre une vingtaine d’oeuvres nouvelles.

LES ARCS-SUR-ARGENS – Le Château Sainte-Roseline, l’amour de l’art dans une cuvée.

Ce prestigieux domaine classé parmi les Grands Crus de Provence est un lieu d’art incontournable. Dans la chapelle du XIème siècle jouxtant le château, une mosaïque de Marc Chagall est visible depuis 1969. Elle illustre le miracle de Sainte Roseline à laquelle est dédiée la chapelle communale, restaurée en 1964 par deux mécènes de l’art, Aimé et Marguerite Maeght créateurs de la Fondation Maeght à Saint-Paul de Vence. Depuis plus de vingt ans, un artiste est invité chaque été à exposer sur le domaine, l’occasion d’un grand vernissage organisé dans le parc du château. Les oeuvres installées pour la saison dialoguent avec les sculptures de la collection permanente acquise au fil des générations et des coups de coeur d’Aurélie Bertin. En effet, la fille de monsieur Teillaud a repris les rênes du domaine en 2007 : tout aussi passionnée d’art que ses aieux, elle a à coeur de cultiver la dimension artistique. La collection s’est étoffée d’oeuvres de Nicolas Sahnes, Etienne Viard, Arik Levy, Benoît Lemercier, Jaume Plensa et bien d’autres. Parmi la quinzaine d’oeuvres exposées en permanence dans les jardins, la plus emblématique reste. L’homme parapluie, un bronze de Folon qui surplombe le bassin dans le jardin à la française.

AIX-EN-PROVENCE – Château de la Gaude, le goût de l’inédit

Derrière son élégante façade, cette bastide du XVIIIème siècle devenue hôtel 5 étoiles décline le luxe dans toutes ses dimensions. L’art est omniprésent à travers des pièces rares, soigneusement distillées pour épanouir les sens. Pour Didier Blaise, son propriétaire, la passion pour l’art a commencé bien avant l’aventure de l’oenotourisme. En effet, ce collectionneur de longue date avait créé la galerie Garance Montador à Saint-Tropez. C’est donc naturellement que le parc à la française, les bois et les parcelles dédiées à la culture de la vigne en biodynamie, sont devenus des espaces privilégiés d’exposition. Tout juste passé les grilles du château, une monumentale vanité dorée trône dans un bosquet de pins. Plus loin, Philippe Pasqua suspend dans les airs un requin métallique de 7 mètres de haut. Dans une allée de buis, Ginette, l’un des six exemplaires d’un bronze de César, appelle la caresse… Au fil des acquisitions, le Château de La Gaude s’affirme comme un lieu incontournable de découverte de l’art contemporain à travers la constitution d’une collection de référence digne des plus grands musées. En début d année, une grande tapisserie de Pierre Soulages et un nouveau César ont rejoint la collection. En extérieur, un parc de sculptures éphémère renouvelé chaque année va voir le jour, en partenariat avec une salle des ventes, suivi en 2025 par la création d’un parcours artistique au milieu des vignes. Le rythme des acquisitions continue sur l’axe de  ’exceptionnel : la Marathonienne, pièce iconique du sculpteur français Philippe Hiquily, sera présentée dans une version unique de 6 m de hauteur. Et depuis le mois d’avril, une splendide oeuvre monumentale en acier Corten de Bernar Venet s’est posée en lévitation au bout du jardin à la Française. Sublime.

AIX-EN-PROVENCE – Château de la Gaude, le goût de l’inédit

Derrière son élégante façade, cette bastide du XVIIIème siècle devenue hôtel 5 étoiles décline le luxe dans toutes ses dimensions. L’art est omniprésent à travers des pièces rares, soigneusement distillées pour épanouir les sens. Pour Didier Blaise, son propriétaire, la passion pour l’art a commencé bien avant l’aventure de l’oenotourisme. En effet, ce collectionneur de longue date avait créé la galerie Garance Montador à Saint-Tropez. C’est donc naturellement que le parc à la française, les bois et les parcelles dédiées à la culture de la vigne en biodynamie, sont devenus des espaces privilégiés d’exposition. Tout juste passé les grilles du château, une monumentale vanité dorée trône dans un bosquet de pins. Plus loin, Philippe Pasqua suspend dans les airs un requin métallique de 7 mètres de haut. Dans une allée de buis, Ginette, l’un des six exemplaires d’un bronze de César, appelle la caresse… Au fil des acquisitions, le Château de La Gaude s’affirme comme un lieu incontournable de découverte de l’art contemporain à travers la constitution d’une collection de référence digne des plus grands musées. En début d année, une grande tapisserie de Pierre Soulages et un nouveau César ont rejoint la collection. En extérieur, un parc de sculptures éphémère renouvelé chaque année va voir le jour, en partenariat avec une salle des ventes, suivi en 2025 par la création d’un parcours artistique au milieu des vignes. Le rythme des acquisitions continue sur l’axe de  ’exceptionnel : la Marathonienne, pièce iconique du sculpteur français Philippe Hiquily, sera présentée dans une version unique de 6 m de hauteur. Et depuis le mois d’avril, une splendide oeuvre monumentale en acier Corten de Bernar Venet s’est posée en lévitation au bout du jardin à la Française. Sublime.

ILE DE PORQUEROLLES – La Fondation Carmignac : où l’art se reconnecte avec la nature

Présenter le meilleur de l’art contemporain sur une île, c’est pousser encore plus loin le voyage de l’imagination. La fondation Carmignac a choisi ce bout du monde, un sanctuaire naturel inviolable, pour y loger une collection familiale d’art contemporain. Le projet : présenter une collection d’oeuvres commencée avec le pop art et les artistes du cercle newyorkais d’Andy Warhol…. Pour entrer dans l’espace d’exposition intérieur, vous devez vous déchausser, sentir la terre sous vos pieds. Côté jardin, avec le temps, les oeuvres se fondent dans la nature, invisibles. L’emplacement des œuvres ne doit pas perturber la pousse des orchidées sauvages ou le bien-être des faisans. L’odeur de l’iode, les exhalaisons d’eucalyptus, la poussière minérale du chemin, le parfum des fleurs, le bruit des vagues… Les sens en éveil, on peut faire l’expérience du contenu des oeuvres, tout en prenant conscience de notre appartenance au processus du vivant. La plus belle illustration de ce concept, c’est lorsque l’oeuvre se dissout dans l’environnement. Parmi les prochaines acquisitions, une oeuvre signée Bianca Bondo sera immergée aux alentours de Porquerolles. Elle représente le squelette d’une baleine de 16 mètres de longueur conçu pour disparaitre en un laps de temps de 30 années. Entre temps, des matières organiques sous marines, poissons ou crustacés, l’auront colonisée.